Leçon 385 - Révision: comment construire une pratique de base
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De: Yogani
Date: 24 février 2010

Aux nouveaux membres: il vous est recommandé de commencer les leçons au début, les leçons précédentes étant nécessaires à la compréhension de celle-ci. La première leçon s'intitule « le but de ces leçons » et porte le numéro 10.

Cela vaut la peine de revoir comment diriger nous-mêmes notre pratique spirituelle. En fait, nous pouvons commencer à partir de nombreux points de départ. Il n'y a pas de doute que la plupart de ceux qui lisent ceci ont déjà commencé et viennent de tous les horizons. Construire une pratique peut commencer quasiment n'importe où dans le Yoga à huit branches.

De nos jours, les postures de yoga (les asanas) sont très populaires. Des millions de personnes ont commencé le chemin des pratiques spirituelles avec les postures de yoga. C'était peut-être seulement pour la relaxation, pour un peu de paix ou de bien-être physique. Quoi qu'il en soit, c'était une entrée dans les pratiques spirituelles, comme le savent bien tous ceux qui ont pratiqué les postures de yoga quelques années.

Peut-être que les pratiques spirituelles ont commencé sous forme de prière et d'adoration dans le cadre de notre religion, comme une expression de notre désir venu du cœur de "connaître Dieu". Elever notre désir au niveau de la dévotion à notre idéal choisi est un élément clé du chemin spirituel. D'une façon ou d'une autre, nous commençons tous avec un désir. Un chemin sans désir n'est pas du tout un chemin. Un désir de réalisation de notre potentiel le plus élevé n'a pas besoin d'un contexte religieux, mais si c'est le cas, c'est très bien. Pour le yoga cela n'a pas d'importance. La transformation spirituelle humaine peut se faire aussi bien dans un contexte religieux que sans.

Nous avons tous fait quelque chose jusqu'à maintenant pour notre condition spirituelle. Le simple fait de lire cette leçon montre que nous envisageons d'en faire davantage. Mais quoi? Avec l'approche AYP, nous cherchons l'efficacité, à tirer le meilleur parti de la relation de cause à effet dans la pratique spirituelle. De cette façon, les leviers de contrôle restent dans les mains du pratiquant à qui ils appartiennent. Avec le pratiquant (vous) au contrôle, on peut construire pas à pas un programme de pratiques et le gérer de manière à avoir le maximum de progrès, avec suffisamment de confort et de sécurité. Personne ne peut conduire notre voiture sur l'autoroute à notre place. Nous devons le faire nous-mêmes. Nous partons pour un long voyage, un marathon, non un sprint et nous avançons un pas après l'autre. C'est l'essence d'un programme de base de pratique.

Un programme de base pour les pratiques

Dans l'approche AYP des pratiques, nous commençons par la méditation profonde. En conséquence, peu importe où nous avons commencé dans le passé, si nous choisissons d'utiliser le système de base d'AYP, la méditation profonde est suggérée comme point de départ. Une fois établi dans la méditation profonde deux fois par jour, l'entrée dans des pratiques additionnelles peut suivre une séquence et une durée flexibles, en accord avec les préférences et les expériences individuelles. La séquence d'une pratique complète, avec les durées et l'ordre d'apprentissage suggérés, se présente à peu près ainsi:

  • Asanas (10 minutes - appris quelque temps après la méditation profonde et le pranayama de la respiration spinale)
  • Pranayama de la respiration spinale (10 minutes - appris en seconde position, après la méditation profonde)
  • Pompe cervicale (2-3 minutes - appris quelque temps après la respiration spinale)
  • Bastrika spinal (2-3 minutes - appris quelque temps après la respiration spinale)
  • Méditation profonde (20 minutes - appris en premier)
  • Samyama de base (10 minutes - appris après la méditation profonde et la respiration spinale, quand le silence intérieur immuable est reconnu)
  • Yoni mudra (2-3 minutes - appris quelque temps après la respiration spinale)
  • Samyama cosmique (5 minutes - appris quelque temps après le samyama de base)
  • Repos (5 minutes ou plus - inclus à la fin de toutes les séances)

D'autres pratiques, telles que sambhavi mudra, mulabandha, siddhasana et kechari mudra, peuvent se faire en même temps que certaines des pratiques listées ci-dessus, en particulier avec le pranayama de la respiration spinale, qui est le meilleur endroit pour les commencer. On peut les apprendre en suivant nos préférences quelque temps après avoir acquis une bonne maîtrise du pranayama de la respiration spinale. Plus tard, des éléments de ces pratiques peuvent arriver naturellement à d'autres moments durant notre routine de pratiques et même pendant l'activité journalière. Reportez-vous au paragraphe ci-dessous sur le "yoga automatique".

Finalement, à mesure qu'avec le temps nos pratiques et leurs résultats progressent, nous pouvons être attirés de façon naturelle par des pratiques moins structurées, pendant notre activité journalière normale, en dehors de nos séances quotidiennes. Suivant nos préférences, cela peut comprendre une activité dévotionnelle (bhakti), une recherche du Soi non duelle et une tendance naturelle à servir (karma yoga). Aucune de ces approches n'a besoin d'être structurée. Elles dépendent avant tout des inclinations naturelles que nous allons développer. Une exception serait d'introduire le sutra pour la recherche du Soi dans notre pratique structurée du samyama de base (voir la leçon 351), sutra qui favorise une recherche du Soi spontanée et une impulsion à servir dans l'activité journalière.

Nous n'entreprenons pas toutes ces pratiques en une semaine, en quelques mois ni même en une année. Il faut des années pour construire une pratique complète. Suivant nos préférences, il se peut que nous n'utilisions jamais certaines pratiques. Cela prend au moins des mois pour assimiler chacune des pratiques de la liste. Dans chaque catégorie, il y a de multiples éléments de pratique susceptibles d'être ajoutés avec le temps. Pour cette raison la liste ci-dessus est simplifiée afin de donner une vue d'ensemble. On peut trouver dans les nombreuses leçons précédentes des instructions détaillées pour toutes les pratiques, avec les raffinements, variations et améliorations.

La méditation profonde et le samyama ont pour objectif principal de cultiver le silence intérieur. Le pranayama de la respiration spinale, les asanas, mudras et bandhas ont d'abord pour but de cultiver le côté énergétique de notre neurobiologie, conduisant à la montée de la conductivité extatique. Ensemble, le silence intérieur et la conductivité extatique sont les pièces maîtresses de l'illumination. C'est la fusion ou le mariage de ces deux composants qui accomplit la promesse du yoga, l'union, exprimée comme Un ou Unité: l'actualisation de la tranquillité en action dans la vie de tous les jours.

Les pratiques assises listées ci-dessus constituent une routine dense de pratiques biquotidiennes. En addition, notre activité normale journalière fait aussi partie de la pratique, car c'est le moment où nous intégrons naturellement ce que nous avons acquis dans nos pratiques assises. C'est une chose de cultiver le silence intérieur et la conductivité extatique pendant les pratiques, et c'en est une autre de stabiliser ces qualités quand nous vaquons à nos affaires de tous les jours. Il est donc très important de garder une vie active.

En plus de nous engager dans des pratiques journalières tout en restant actifs, nous verrons que des méthodes et des comportements additionnels apparaîtront dans notre vie qui amélioreront encore nos progrès. Nous les verrons s'élever comme des tendances naturelles à mesure que nous développons dans notre vie davantage de silence intérieur immuable et de rayonnement extatique. Ils font partie des yamas et niyamas décrits dans les huit branches du yoga et ils peuvent inclure:

  • Moins d'actions susceptibles de porter préjudice
  • Davantage d'honnêteté dans toutes les transactions
  • La préservation et la culture de l'énergie sexuelle
  • Une alimentation plus légère et plus nourrissante
  • Le besoin de s'engager dans des nettoyages internes du corps
  • L'étude de la spiritualité et de la recherche du Soi non duelle
  • Un désir intense de Dieu ou de la Vérité
  • Une plus grande inclination à se préoccuper des besoins d'autrui
  • Davantage d'équanimité et de contentement dans la vie
  • Une réduction de la souffrance, quelles que soient les circonstances adverses

Ce n'est pas pour dire que toutes ces choses seront expérimentées ou entreprises de façon systématique, ou qu'elles vont arriver tout d'un coup. C'est suivant nos propres choix qu'elles auront une plus ou moins grande vraisemblance à faire davantage partie de notre vie, à mesure que notre conscience s'élargit. Elles vont entrer naturellement dans notre vie pendant que nous vaquons à nos activités entre nos séances de pratiques journalières, et nos choix seront affectés par l'amélioration naturelle de notre propre perception.

A travers les écrits AYP, des instructions sont apportées pour ces comportements et moyens additionnels. Des techniques sont décrites pour préserver et cultiver l'énergie sexuelle (les outils du tantra, adaptables à n'importe quel style de vie: hétérosexuel, homosexuel, solo/masturbation ou célibat), des principes et des directives pour l'alimentation (y compris les suggestions pour l'alimentation de l'Ayurveda), les shatkarmas (techniques de nettoyage interne), amaroli (l'urinothérapie), les principes et les lignes directrices de la recherche du Soi, les méthodes de la bhakti (l'utilisation du désir et de la dévotion) et les principes du karma yoga (l'action mise au service de notre idéal le plus élevé).

Ainsi, quand nous nous engageons dans des pratiques spirituelles journalières, toute une gamme d'activités est affectée dans notre vie. En fait, la totalité.

Quelle en est la conséquence?

La paix et le bonheur!

Inutile d'en faire beaucoup pour y arriver. Une fois mis ensemble le désir et la volonté de s'engager dans la méditation profonde pendant quelques minutes matin et soir, le reste est pratiquement automatique. Une fois que la tranquillité monte et bouge en nous, tout le reste se met en mouvement et nous agirons conformément à nos inclinations. Toutes les ressources sont à notre disposition. A nous d'en tirer le meilleur de la façon qui nous convienne. C'est ainsi que fonctionne une pratique spirituelle que l'on dirige soi-même.

Gérer ses pratiques (self-pacing)

Avec une routine de pratiques deux fois par jour, nous nous mettons sur une voie rapide pour l'illumination. Elle est potentiellement si rapide qu'il est essentiel d'apprendre à réguler les pratiques que nous faisons chaque jour. Suivant la pratique, nous mesurons le temps qu'elle dure ou le nombre de répétitions. Nous ajustons la durée d'une pratique autant que nécessaire pour conserver un progrès sans à-coups et régulier, sans risquer un inconfort excessif dû à de trop nombreuses obstructions dégagées dans notre système nerveux.

Gérer ses pratiques est appelé self-pacing. C'est une pratique, une des plus importantes de tout l'arsenal AYP. Sans une bonne gestion des pratiques, nous risquons de ne pas aller bien loin sur la route de l'illumination.

Un aspect central des pratiques est de traiter les expériences avec prudence, qu'elles soient ordinaires, spectaculaires ou extrêmes. C'est un chemin de joie et nous avons le droit de jouir des paysages rencontrés dans notre voyage vers l'illumination. Cependant, ce n'est pas le paysage qui va nous faire avancer sur notre chemin. Ce sont nos pratiques qui nous feront progresser. Aussi, après avoir jeté un regard admiratif au paysage qui passe, quelle que soit sa beauté ou son pouvoir de fascination, nous revenons sans effort à la pratique que nous sommes en train de faire. Si des expériences spirituelles viennent pendant nos activités quotidiennes, comme cela arrivera certainement, nous pouvons continuer à jouir de l'expérience ou revenir à ce que nous étions en train de faire.

Si les expériences deviennent extrêmes ou inconfortables, que ce soit pendant la pratique ou ensuite dans notre activité journalière, il est conseillé de réduire les pratiques afin de retrouver un équilibre. Par exemple, si nous nous sommes laissés emporter par notre pratique de la méditation profonde et avons médité trop longtemps dans notre routine deux fois par jour, il est possible d'avoir des maux de tête ou d'être irritables dans notre activité quotidienne.

Cela peut aussi arriver si nous nous levons trop vite après les pratiques, sans avoir pris à la fin un repos adéquat. Il y a une relation directe de cause à effet entre nos pratiques et nos expériences dans la vie de tous les jours. Si nous sentons de l'inconfort, alors il est temps de réduire les pratiques suffisamment et de nous assurer de prendre un repos adéquat à la fin pour retrouver l'équilibre. Si nous avons pratiqué une durée normale et éprouvons quand même un déséquilibre, le retour en arrière peut être temporaire. A mesure que les symptômes négatifs se calment, nous pouvons revenir à notre niveau normal de pratiques. Cependant, si nous avons poussé la pratique à un point extrême et en subissons les conséquences, alors nous devrions ajuster le temps de nos pratiques à des niveaux raisonnables, afin de pouvoir continuer à vivre une vie normale, tout en intégrant les bénéfices de notre pratique dans nos activités quotidiennes. Cela nous garantira les meilleurs résultats dans la durée.

De même, quand nous n'avons pas beaucoup de temps, nous n'avons pas à laisser tomber complètement nos pratiques. Notre routine peut même être réduite à seulement quelques minutes afin de s'adapter à n'importe quel emploi du temps. A la leçon 209 vous trouverez des conseils pour intégrer une pratique journalière dans un programme chargé.

Nous avons toujours le choix. La vie spirituelle ne doit pas nous voler notre vie ordinaire. Si c'est le cas, nous nous y sommes probablement engagés de façon excessive, soit récemment soit à quelque moment du passé, et établir une routine stable de pratiques pourra le corriger. De même, nos pratiques n'ont pas à être complètement évincées par un emploi du temps chargé. Là où il y a une volonté, il y a aussi un chemin.

La vie spirituelle est quelque chose que l'on peut cultiver en se dirigeant soi-même pour apporter de la plénitude dans nos activités quotidiennes, quelles qu'elles soient. Ce n'est pas tout ou rien. Le chemin de la sagesse est au milieu. Nous sommes libres de vivre nos expériences spirituelles en train de monter d'une façon qui soit compatible avec nos besoins. C'est notre vie, notre voyage et notre illumination. Nous n'avons pas à devenir qui que ce soit, si ce n'est notre Soi.

Le yoga automatique

A travers les siècles, les méthodes du yoga ont été dérivées des capacités naturelles à l'épanouissement spirituel contenues dans chaque système nerveux humain. Ce n'est pas le yoga qui détermine ces capacités innées. Il en optimise l'application.

Quand nous entrons sur un chemin de pratique journalière, il n'est pas rare d'avoir différentes manifestations de nos capacités intérieures à la purification et l'ouverture. Nous stimulons la neurobiologie spirituelle, il est donc naturel d'avoir des réponses. En définitive, la réponse englobera tout, puisque la connectivité du yoga existe entre chaque organe, nerf et cellule de notre corps. Avec une stimulation systématique par la pratique quotidienne, les connexions se réveillent et tout se met en mouvement.

Le mouvement peut venir sous la forme d'un intérêt croissant pour tout ce qui concerne la spiritualité, un désir d'étudier et d'en faire davantage pour améliorer notre progrès sur notre chemin spirituel. Il peut également venir sous forme d'un flot d'énergie extatique interne ou d'autres symptômes énergétiques. A certains moments, le mouvement peut être très concret, sous la forme de mouvements physiques ou de postures se produisant automatiquement durant notre routine régulière de pratiques, et parfois en dehors des pratiques. Ces manifestations physiques de la connexion du yoga en nous sont considérées comme un yoga automatique.

Certains symptômes de yoga automatique peuvent inclure une respiration rapide (bastrika), un ralentissement ou une suspension du souffle (kumbhaka), la tête qui va vers l'avant, l'arrière, ou en cercles (des variations de jalandhara), le buste qui se penche en avant et vers le bas durant les pratiques assises (yoga mudra), ou une intégration subtile de nos mudras et bandhas en un embrassement intérieur extatique et holistique (mudra de tout le corps). Nous pouvons également expérimenter d'autres mudras ou bandhas spontanés visibles pendant ou après les pratiques assises, des vibrations dans le corps, des mouvements rapides des bras ou des jambes, des vocalisations de différentes sortes et bien d'autres choses encore. Ou bien il peut ne rien se passer du tout. Simplement de plus en plus de silence intérieur, d'énergie et de bonheur dans la vie de tous les jours.

Ceux qui ont des expériences de yoga automatique ne sont pas nécessairement plus avancés ou doués que ceux qui n'en ont pas. Le yoga automatique fait partie du processus de purification intérieure et d'ouverture qui résulte des pratiques de yoga, et ce n'est rien de plus que cela. Pour certains, il sera plus prononcé que pour d'autres. Ceux qui ne sont pas en train de trembler à tout moment vont se purifier et s'ouvrir intérieurement de la façon qui convient à la matrice d'obstructions, unique pour chacun, présente dans leur système nerveux. Certains se purifient par l'étude, certains à travers une dévotion qui grandit ou d'autres sensations qui expriment le divin intérieur et d'autres par des mouvements physiques. Quels que soient les symptômes qui peuvent ou non se produire, tous sont purifiés et ouverts à travers l'application systématique de pratiques de yoga journalières.

Si les mouvements physiques ou d'autres symptômes arrivent pendant ou en dehors de nos pratiques, que sommes-nous censés faire? S'il s'agit des pratiques, il en va de même qu'avec n'importe quelle pensée, vision ou sensation. Quand nous notons que notre attention a quitté la pratique que nous sommes en train de faire, nous revenons simplement sans effort à cette pratique. Si nous faisons la méditation profonde, nous revenons facilement au mantra. Si nous faisons le pranayama de la respiration spinale, nous revenons facilement au trajet du souffle entre la racine et le front. Si nous pratiquons les asanas, nous favorisons simplement sans effort la posture que nous sommes en train de faire.

Si le yoga automatique devient irrépressible, nous pouvons abandonner notre pratique quelques minutes et laisser tranquillement notre attention accompagner les sensations que nous expérimentons. Généralement cela suffit à calmer l'énergie. Ensuite nous pouvons revenir à la pratique. Si les symptômes physiques continuent d'être intenses, nous pouvons nous étendre et nous reposer un moment.

A mesure que des ouvertures se font, toutes les purifications passent et tous les symptômes des mouvements de l'énergie se calment peu à peu, à mesure que notre système nerveux devient un conducteur plus pur des immenses énergies internes que nous éveillons avec les pratiques de yoga. Même si le yoga automatique pendant l'activité journalière est moins fréquent, il peut arriver de temps en temps. Dans ce cas, nous le traitons comme n'importe quelle autre expérience spirituelle. Nous pouvons permettre les expériences tout en les observant sans anticipation excessive, participation ou jugement. Nous pouvons continuer nos activités journalières en sachant que tout se passe bien. Avec le temps ce genre de symptômes se calmera pour faire partie du flot divin de notre vie. Cela dépend en grande partie de notre ouverture et de notre acceptation de notre condition divine. Nous avons toujours le choix. Le yoga automatique ne peut nous dominer que si nous en avons peur.

Dans certains systèmes de pratique, il y a des moments où on considère que le yoga automatique sous forme de mouvements physiques peut être permis comme faisant partie de la pratique. Dans les règles de base du système AYP, cela peut être plus vraisemblablement pendant le samyama, quand la tranquillité a davantage tendance à nous faire bouger physiquement, et à un moindre degré pendant les autres pratiques assises, où nous ne luttons pas contre une tendance à nous balancer ou à d'autres mouvements spontanés occasionnels pouvant arriver pendant le cours normal de nos pratiques. Cela ne veut pas dire que nous allons laisser de côté la pratique pour porter toute notre attention sur le yoga automatique. Cela pourrait être contreproductif, conduisant à en faire trop, particulièrement quand il s'agit de changements dans la respiration ou de suspensions du souffle.

Il faut bien garder à l'esprit que le yoga automatique ne sait pas jusqu'à quel point, à un moment donné, nous pouvons supporter la purification et l'ouverture. Au contraire, le yoga automatique est une impulsion à avoir tout, tout de suite. Ce n'est pas possible sans une forte probabilité d'avoir un inconfort extrême, et alors de ne plus pouvoir continuer. Avec le yoga il vaut toujours beaucoup mieux laisser le bon sens avoir le dernier mot, surtout quand les impulsions nous portant à tous les excès bouillonnent. En conséquence, quoi qu'il arrive, nous privilégions toujours notre routine de pratiques, structurée et fixée à l'avance. De cette façon nous serons sûrs de faire de bons progrès avec le minimum de perturbations. C'est de cette façon que notre processus interne de purification et d'ouverture continuera à avancer. Nous favorisons toujours, sans effort, la pratique sur l'expérience.

Si, tout au long du chemin, nous avons des montées brusques d'énergie, une tendance à nous pencher, des secousses ou des caresses intérieures extatiques, c'est normal, comme il est tout aussi normal de ne pas en avoir. Tout cela fait partie de notre développement naturel.

Les risques à vouloir forcer les pratiques

Dans la vie, à un moment ou un autre, nous avons tous eu le désir irrésistible de "foncer", de donner le maximum pour atteindre notre objectif. Dans bien des domaines de l'effort humain, suivre cette impulsion est considéré comme une vertu. C'est la fameuse course pour atteindre la ligne d'arrivée dans tout ce que nous faisons. C'est l'étoffe dont sont faits les héros.

Mais ce n'est pas le cas avec le yoga, où le héros est celui qui est capable de renoncer à des tentatives désespérées dans les pratiques et qui permet au processus naturel de purification et d'ouverture de se faire avec le minimum d'interruptions.

Forcer les pratiques de yoga mène à des symptômes excessifs de purification avec les problèmes qui en résultent. Si l'on pousse à l'extrême, particulièrement en sautant tout de suite dans des pratiques avancées, l'inconfort peut être considérable, au point de devoir stopper les pratiques.

Les symptômes d'en avoir trop fait dans les pratiques sont dus à une purification excessive du système nerveux associée à un éveil prématuré de la kundalini. Les symptômes peuvent être mentaux, émotionnels, physiques ou n'importe quelle combinaison de ces différents aspects. La kundalini, source en nous d'une grande extase, peut aussi provoquer un grand inconfort, si on l'approche imprudemment. Le problème de la kundalini, de ses symptômes d'excès et des remèdes associés, est un sujet vaste et complexe qui est étudié à fond dans les leçons. Si les pratiques de yoga sont utilisées selon un ordre logique et gérées avec prudence, les excès et les problèmes associés à un éveil prématuré de la kundalini peuvent être largement évités.

Quand les symptômes de déséquilibre de l'énergie interne deviennent excessifs, des mesures spéciales deviennent alors nécessaires pour récupérer, avant de pouvoir continuer le voyage spirituel. Dans cette optique, forcer nos pratiques peut conduire à un ralentissement significatif de notre progrès spirituel, sans même parler d'un inconfort inutile. Pendant que nous nous remettons d'en avoir trop fait, l'horloge continue de tourner.

Parfois, forcer et en faire trop avec les pratiques n'entraîne pas tout de suite des symptômes désagréables, conduisant à la place à une réaction à retardement qui peut être très grave. C'est particulièrement vrai du pranayama et des méthodes de suspension du souffle (kumbhaka). En fait, quand on commence à en faire trop, les symptômes peuvent être agréables, incitant le pratiquant à pousser sa pratique encore plus loin. Et alors, bonjour les dégâts!

Il est donc très important pour nous d'établir une routine stable de pratiques que nous pourrons maintenir sur le long terme, ajoutant quelques petits pas de temps en temps quand nous sommes sûrs d'être prêts. Cette approche mesurée est la façon la plus rapide et la plus fiable de progresser spirituellement.

Si nous conduisons trop vite notre voiture sur une route de montagne en lacets et qu'elle dégringole d'une falaise, nous aurons peu de chance d'atteindre notre destination en temps voulu. En revanche, si nous sommes prudents et conduisons notre voiture avec habileté à une vitesse raisonnable, ralentissant à l'approche des difficultés, nous serons sûrs d'atteindre notre destination en temps utile.

S'enraciner pour se stabiliser

Si nous en avons un peu trop fait avec les pratiques, nous savons que nous devons réduire notre temps de pratique jusqu'à ce que le déséquilibre de nos énergies internes soit résolu. Une part importante de ce processus est liée à notre activité journalière.

Même avec une routine stable de pratiques assises, notre activité journalière est très importante. Le silence intérieur que nous cultivons dans la méditation profonde et l'éveil de l'énergie interne que nous stimulons avec le pranayama de la respiration spinale et d'autres pratiques, doivent être stabilisés grâce à une activité journalière régulière. C'est très important pour nous permettre d'intégrer ces qualités spirituelles intérieures dans notre vie de tous les jours. Il est naturel pour le silence intérieur et les énergies internes de chercher à s'exprimer dans le monde. Tout ce que nous faisons pendant la journée entre nos pratiques devient ce chemin. Il est donc essentiel de maintenir une vie active conforme à nos inclinations. Ensuite nos qualités internes se stabiliseront toujours plus dans tout ce que nous ferons, apportant paix, créativité et énergie dans tous les aspects de notre activité quotidienne.

S'enraciner est donc fondamental pour toutes les pratiques spirituelles, quoique nous ne l'appelions peut-être pas ainsi, quand nous vaquons à nos activités normales.

Quand il y a un excès d'énergie intérieure dû à une pratique excessive du yoga ou à toute autre raison, il est sage de réduire temporairement notre pratique et de faire davantage d'activités permettant de nous enraciner. Cela peut vouloir dire un exercice physique régulier, plus d'engagement dans des activités sociales, des tâches ménagères, jardiner, avoir une routine quotidienne de Tai Chi, manger une nourriture plus riche, n'importe quoi pour nous faire revenir sur terre. Pendant ces périodes, il vaut mieux diminuer l'étude de la spiritualité, la recherche du Soi et les activités dévotionnelles qui sont toutes susceptibles de stimuler encore davantage nos énergies internes.

Toutes ces mesures sont temporaires, jusqu'à ce que nous retrouvions notre équilibre dans la vie quotidienne. Ce faisant, nous pouvons graduellement reprendre nos pratiques et ajuster nos activités journalières de manière à maintenir un progrès régulier au long cours avec confort et sécurité.

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