Leçon 312 - Shatkarmas, purification du corps et illumination
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De: Yogani
Date: 2 mars 2009

Aux nouveaux membres: il vous est recommandé de commencer les leçons au début, les leçons précédentes étant nécessaires à la compréhension de celle-ci. La première leçon s'intitule « le but de ces leçons » et porte le numéro 10.

Le corps humain a été appelé la Cité de Dieu. Nous pouvons aussi dire que le corps humain et en particulier le système nerveux est une fenêtre sur le divin. Les pratiques de yoga sont conçues pour aider à nettoyer la fenêtre pour que la pleine lumière de nos qualités divines puisse resplendir. Nous le ressentons comme une augmentation de notre paix intérieure, de notre créativité, de notre énergie et d'une vision plus lumineuse du monde. C'est la raison pour laquelle l'étape finale du processus de purification et d'ouverture est appelée illumination.

Les seuls moyens physiques peuvent-ils permettre d'atteindre cette purification et cette ouverture? Certainement pas. Les mesures physiques telles que l'alimentation et les méthodes de nettoyage discutées dans les leçons récentes et dans celles à venir de même que dans les leçons antérieures sur les postures (asanas), les mudras, les bandhas, les pratiques sexuelles tantriques, etc., concernent l'aspect physique (énergétique) de notre purification et de notre ouverture. En fait, il faut aller beaucoup plus loin et c'est bien la raison pour laquelle l'aspiration spirituelle (la bhakti), la méditation profonde, le pranayama de la respiration spinale, le samyama et les autres méthodes mettant en jeu le corps, le mental et le souffle font l'objet de beaucoup d'attention dans le schéma global de nos pratiques de yoga. Les méthodes non physiques du yoga vont beaucoup plus en profondeur que les physiques.

D'un autre côté, les méthodes physiques forment une part importante du large éventail des pratiques spirituelles résumées dans les huit branches du yoga de Patanjali.

Dans les leçons à venir, nous discuterons les shatkarmas traditionnels qui peuvent être utilisés en complément à notre routine journalière de yoga, notamment:

  • Jala Neti (la douche nasale)
  • Basti (le nettoyage du colon/le lavement)
  • Dhauti (le nettoyage intestinal)
Nous discuterons, également, de nombreux shatkarmas additionnels en relation avec notre routine journalière de pratiques yogiques. Nauli (le barattage avec les muscles abdominaux), kapalabhati (l'expiration rapide, un pranayama pour nettoyer les nerfs) et trataka (une méthode pour fixer avec les yeux/l'attention). Certains éléments de ces derniers shatkarmas recoupent des méthodes déjà exposées dans les leçons AYP et ces connexions seront intégrées dans la discussion.

Bien entendu, c'est votre choix d'utiliser ou non les shatkarmas. Dans ce domaine, il n'y a ni bonne ni mauvaise réponse. Seules comptent nos propres résolutions quant à ce qui fonctionne le mieux pour notre progrès spirituel. En cela, les shatkarmas, conjointement avec les autres pratiques, peuvent aider à cultiver des niveaux accrus de purification et d'ouverture et également améliorer notre santé et notre bien-être.

En construisant notre routine de pratiques yogiques et en prenant un peu de recul pour avoir une vue d'ensemble, nous pouvons nous poser la question de savoir que faire et à quel moment. AYP préconise de commencer avec la respiration profonde et le pranayama de la respiration spinale avant d'aller vers des méthodes plus physiques. Avec cette orientation, le besoin de s'engager dans des méthodes physiques peut apparaitre automatiquement. Il arrive souvent que ceux qui s'engagent dans la méditation profonde journalière en viennent naturellement à favoriser une alimentation légère plus nourrissante, une meilleure hygiène et même des postures de yoga et des mouvements physiques internes (mudras et bandhas). Nous appelons cela un yoga automatique, suscité par la montée du silence intérieur. Il est évident que toutes les branches du yoga sont déjà là en nous, naturellement connectées entre elles. Activons-en une et toutes les autres seront stimulées. Plus nous irons loin dans la méthode que nous aurons choisie (telle la méditation profonde), plus les autres branches seront stimulées.

En fonction du point où nous en sommes sur notre chemin de purification et d'ouverture, des méthodes physiques comme les shatkarmas (les techniques de nettoyage) peuvent jouer un rôle plus ou moins grand. Par exemple, si nous sommes au bord d'un éveil de l'énergie, ou en plein dedans, les shatkarmas peuvent devenir très importants. En effet, nos canaux physiques internes sont en train de se transformer pour fonctionner à un niveau plus élevé afin d'aider le "cycle du nectar" (voir la leçon 304). La purification des passages du nez, des sinus et du tractus GI améliorera ces procédures subtiles. Dans ces conditions, nous pouvons nous sentir naturellement appelés à nous engager dans les shatkarmas.

On peut entreprendre également les shatkarmas pour des raisons de santé. Il n'y a aucun doute que tout un registre de pratiques yogiques, y compris les shatkarmas, peut être d'un grand bénéfice pour notre santé physique.

Prendre à l'avance des mesures quant à l'alimentation et aux shatkarmas peut faire démarrer les progrès intérieurs dans les tous premiers stades de notre pratique de la méditation profonde. Après quelques mois de méditation journalière profonde, s'il semble que dans notre activité journalière il ne se passe pas grand-chose de positif alors des mesures concernant l'alimentation et les shatkarmas peuvent aider. Bien sûr, cela ne peut se faire que s'il existe une aspiration spirituelle profonde (la bhakti) émergeant de l'intérieur, de nous engager dans ces mesures additionnelles, ce qui est un signe que la méditation profonde travaille à élever notre désir de progrès.

En nous, toutes les pratiques de yoga sont connectées.

Ainsi donc, que nous ayons envie de faire les shatkarmas maintenant ou plus tard, nous pouvons être sûrs que cela ira de concert avec nos aspirations spirituelles, avec la méditation profonde et les autres pratiques que nous sommes en train de faire. Les shatkarmas, à leur tour, stimuleront les autres pratiques.

Dans de nombreux cas, il ne sera pas nécessaire d'entreprendre les shatkarmas. Aucune règle ne dit que tous les pratiquants du yoga doivent s'engager dans tous les aspects du yoga. Nous le saurons quand nous entendrons l'appel, par les symptômes et les envies qui nous viendront de l'intérieur. Nous n'aurons jamais envie d'entreprendre certaines pratiques et c'est correct. Si dans notre vie nous constatons de bons progrès, davantage de bonheur et d'accomplissement, c'est tout ce qui compte.

Le besoin de s'engager dans les shatkarmas peut être fort à un moment du chemin pour ensuite diminuer à mesure que notre système nerveux se suffit à lui-même pour maintenir le fonctionnement plus élevé associé à la conductivité extatique et au rayonnement (la kundalini). En ce sens, les shatkarmas sont différents de la méditation profonde, du pranayama de la respiration spinale et des autres pratiques que nous pouvons continuer sur une base journalière pendant toute notre vie. Les shatkarmas peuvent être nécessaires au commencement ou au milieu, mais rarement vers la fin de notre voyage. Ils peuvent être vus comme les roues de stabilisation (utilisées pour apprendre à monter à vélo) de notre processus intérieur extatique. A mesure que les processus s'entretiennent d'eux-mêmes, ces roues deviendront de moins en moins nécessaires. On peut constater la même chose avec notre régime alimentaire qui a moins d'importance à la fin qu'au début ou au milieu de notre voyage spirituel.

De grands sages ont à l'occasion minimisé l'importance des régimes rigoureux et des nettoyages corporels obsessionnels de ceux qui ont moins d'expérience et de développement, allant jusqu'à démontrer qu'ils pouvaient manger, boire ou fumer quasiment n'importe quoi sans effets négatifs, en tout cas en ce qui concerne leur condition spirituelle. Maintenir la longévité du corps est un autre problème et les sages avancés qui gardent un style de vie plus pur restent généralement dans leurs corps plus longtemps que ceux qui ne le font pas.

En matière d'alimentation et de shatkarmas, il n'y a pas de règle absolue, il s'agit avant tout d'écouter notre propre appel intérieur tout au long du chemin et d'utiliser les méthodes qu'il nous inspire. Avec le temps, il est probable que nos inclinations changeront en même temps que notre purification et notre ouverture avanceront. Au début, nous porterons davantage d'attention à l'alimentation et aux shatkarmas et sans doute beaucoup moins à la fin, quand nous irons vers la gloire du silence intérieur permanent, de la félicité extatique et de l'amour divin qui déborde.

L'appel que nous entendrons la plupart du temps sera de rayonner la joie tout autour de nous en servant les autres et d'enquêter sans relâche de façon transcendante sur notre nature infinie en union avec toutes choses. Nos pratiques de yoga en sont le marchepied. Toutes les techniques de yoga, physiques et non-physiques sont pour notre purification et notre ouverture conduisant à l'illumination.

Le gourou est en vous

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