Leçon 379 - Avaler de l'air
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De: Yogani
Date: 27 janvier 2010

Aux nouveaux membres: il vous est recommandé de commencer les leçons au début, les leçons précédentes étant nécessaires à la compréhension de celle-ci. La première leçon s'intitule « le but de ces leçons » et porte le numéro 10.

Q: Comme vous l'avez indiqué dans des leçons précédentes, une circulation naturelle de l'air à travers le système digestif fait partie des pratiques avancées de yoga. Je suis de plus en plus à l'aise avec le pranayama et nauli, et maintenant je commence à avaler de l'air sans en avoir réellement l'intention, air qui ensuite circule dans le système digestif sans que peu n'en ressorte. Cela vous est-il familier? Quelle expérience en avez-vous? Pouvez-vous m'aider à comprendre ce qui se passe?

R: La présence de davantage d'air dans le circuit gastro-intestinal (GI) fait partie de la neurobiologie de la montée de la conductivité extatique (kundalini). C'est décrit dans la leçon 304 sur le "cycle du nectar" et à d'autres endroits dans les leçons (la première fois dans la leçon 51). L'air joue un rôle vital dans le cycle du nectar, se mélangeant à la nourriture et aux essences sexuelles dans le circuit GI, où une forme plus élevée de digestion se met en route, produisant des substances raffinées qui font avancer la neurobiologie de l'éveil extatique. C'est un processus naturel qui monte en nous à mesure que nous avançons dans la purification intérieure et l'ouverture, cultivées par nos pratiques de yoga quotidiennes.

L'air entre dans notre circuit GI grâce à l'augmentation de la porosité de tous les tissus du corps, produite par la pratique spirituelle, particulièrement par le pranayama. Il peut aussi être naturel d'avaler de l'air. Cela montre que la demande dans le circuit GI est là et que l'air passant à travers les tissus n'est pas tout à fait suffisant ce qui nous oblige à en avaler.

Avaler de l'air avant l'éveil de la conductivité extatique peut être contreproductif. Il n'est pas nécessaire de créer un "ventre de Bouddha" en nous remplissant d'air pour être illuminé. C'est vrai pour de nombreuses pratiques yogiques et tantriques qui stimulent l'énergie. Elles ne sont efficaces que s'il y a suffisamment de silence intérieur immuable dans le système nerveux et si la conductivité extatique est prête à s'éveiller. Cultiver le silence intérieur immuable par la méditation profonde (et plus tard par le samyama et la recherche du Soi relationnelle) est la condition préalable essentielle à l'éveil extatique. Si les leçons sont prises dans l'ordre, l'enchaînement qui est suggéré nous permet d'amener de nombreuses pratiques dans notre routine journalière pour accomplir cela d'une façon systématique.

Le pranayama, les asanas, mudras, bandhas et les méthodes tantriques jouent un grand rôle dans le processus de l'éveil extatique mentionné ci-dessus, processus qui est un composant clé de l'illumination. Pour cela les méthodes du pranayama sont particulièrement importantes, y compris l'utilisation modérée de kumbhaka pour une purification et une ouverture systématiques de la neurobiologie. Cela stimule la montée de la conductivité extatique et infuse d'air un corps toujours plus poreux ainsi que le circuit GI. Cela se produit naturellement à mesure que nous progressons dans les pratiques. Par exemple, il est fréquent que la respiration soit automatiquement suspendue pendant la méditation profonde et cela fait partie de tout le processus naturel de l'éveil.

Quand la conductivité extatique progresse, il arrive qu'occasionnellement on avale de l'air de façon automatique. Cela ne doit pas être confondu avec une ingestion d'air délibérée, qui peut ne pas produire les meilleurs résultats. Le rôle de l'air dans le circuit GI concerne une biochimie plus élevée, qui implique le mélange de l'air, de la nourriture et des essences sexuelle amenant la production d'une substance raffinée de la digestion appelée "soma", qui monte au cerveau, où elle est encore transformée pour devenir "l'amrita" ( le nectar) qui redescend jusqu'au circuit GI à travers les sinus et les fosses nasales pour être recyclé à nouveau, et ainsi de suite. C'est le "cycle du nectar" qui amène au rayonnement de la félicité extatique émanant du corps. L'agent de cette radiation est appelé "ojas". Il peut parfois être détecté sur la peau comme une substance pareille à de l'huile, une odeur douce ou un rayonnement brillant.

Avec ce phénomène, notre comportement s'épanouit naturellement. Dans la vie quotidienne, il en résulte le silence intérieur immuable, la félicité extatique et l'amour divin débordant dans tout ce que nous faisons. Ce que nous appelons aussi la "tranquillité en action". Cela présente des implications qui vont très loin pour toute l'humanité. C'est pour cette raison que nous pratiquons le yoga, pour le résultat sur l'évolution qu'il apporte dans la vie de tous les jours, résultat qui peut élever chacun de nous.

Il faut souligner qu'avaler de l'air délibérément ne fait pas partie des instructions AYP et n'est pas non plus encouragé, même si le fait que cela se produise automatiquement est accepté. AYP ne pense pas que ce genre de pratique délibérée soit dans l'intérêt de la plupart des pratiquants. Nous avons déjà quantité de résultats qui se produisent avec les pratiques que nous utilisons, sans qu'il soit nécessaire de nous embarquer dans une pratique délibérée d'avaler de l'air qui, portée à l'extrême, pourrait porter préjudice à notre santé.

Dans mon cas, l'ingestion de l'air était un yoga automatique. Cela m'est arrivé sur une période de plusieurs années il y de cela environ 25 ans, avec bien d'autres choses associées à la montée de la conductivité extatique. A certains moments, je ne pouvais m'empêcher d'avaler de l'air, et l'effet en était beaucoup d'extase et de radiation émanant du circuit GI, en même temps que la sensation d'en avoir trop fait, ce qui demandait une gestion prudente des pratiques (self-pacing). Ainsi donc, pour tous ceux à qui cela arrive, la première chose à faire est de gérer leur pratique avec sagesse (self-pacing). Limiter avec prudence l'ingestion d'air ne va pas nous retarder sur notre chemin. En faire moins c'est en faire plus.

Les shatkarmas (techniques de nettoyage) jouent également un rôle dans le développement de la neurobiologie plus élevée dans le circuit GI. Voir la leçon 312.

Gardez à l'esprit qu'avec le raffinement de la conductivité extatique, l'air entre dans le circuit GI à travers les tissus environnants, de sorte que le besoin d'avaler de l'air diminue. Tout le corps devient plus poreux. C'est ce genre de raffinement qui arrive peu à peu avec une intégration équilibrée des pratiques de yoga avancées. De telles qualités tendent à s'installer à demeure et à se raffiner au point que l'on ne s'en aperçoit même plus, à mesure que la purification et l'ouverture se font dans notre système nerveux. En même temps, il devient évident pour nous et ceux qui nous entourent, que quelque chose de profond s'est produit.

C'est à cela qu'on se réfère quand on parle de la montée de la "mudra de tout le corps", un raffinement des nombreux éléments de notre pratique du yoga qui se fait tranquillement à l'arrière-plan de notre vie de tous les jours, initiant une vie vécue dans une félicité extatique constante. Une pratique structurée journalière se fait encore, mais elle n'a plus besoin d'être aussi intense qu'au début quand les chemins devaient être ouverts. A mesure que la neurobiologie fonctionne à un niveau plus élevé, tout devient plus facile et automatique. Moins devient plus. Nous sommes alors davantage portés à la recherche du Soi et à servir (karma yoga) ce qui conduit à un courant d'amour encore plus fort et à la montée de la non-dualité, à l'expérience de l'unité dans la vie de tous les jours, que nous appelons également la "tranquillité en action". Toutes les activités neurobiologiques raffinées continuent à se faire automatiquement à l'arrière-plan.

Ma suggestion est de chercher avant tout à cultiver le silence intérieur, et d'ajouter les éléments qui servent à cultiver l'énergie plus ou moins dans l'ordre des leçons AYP, en suivant vos préférences. L'ingestion d'air peut se produire ou non. Cela dépend de la quantité d'air absorbée à travers les tissus du corps dont la porosité augmente. Il ne faut pas vous tracasser à ce propos. Il n'y a pas de règles rapides et inflexibles. Les asanas, mudras, bandhas, kumbhaka, et les méthodes sexuelles tantriques sont plus que suffisantes pour faire le travail, que vous avaliez de l'air ou non. Faites ce qui vous vient naturellement.

Rappelez-vous qu'avec le yoga une seule chose ne peut pas suffire à faire tout le travail. Il faut une intégration efficace de méthodes stimulant tous les aspects de notre capacité innée à la transformation spirituelle humaine.

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