Leçon 355 - La méditation profonde: rappels
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De: Yogani
Date: 17 août 2009

Aux nouveaux membres: il vous est recommandé de commencer les leçons au début, les leçons précédentes étant nécessaires à la compréhension de celle-ci. La première leçon s'intitule « le but de ces leçons » et porte le numéro 10.

Q1 (1er pratiquant): J'ai longtemps été adepte de l'école « change ta pratique toutes les semaines », réalisant pleins de progrès latéraux et vous avez été le premier à m'offrir quelque chose de si efficace dans sa simplicité que cela m'a donné envie de me fixer.

Voilà ce que j'ai découvert avec ma méditation avec le mantra I AM. Il s'agit pour moi de garder coûte que coûte le mantra au premier plan, ce qui pour moi veut dire de ne pas me concentrer simplement sur le son... jouer avec le son m'avait donné le sentiment d'être passif. En ayant une intention forte de garder le mantra à une place centrale, l'effet a été totalement différent. La méditation n'est plus comme je le croyais depuis longtemps une pratique pour cultiver le calme ou tout autre état émotionnel. En réalité, elle embrasse parfois des états vraiment négatifs. J'ai découvert que si j'utilise le mantra en le pensant vraiment, je possède maintenant toutes les pensées que j'interromps. Lorsque mon mental vagabonde, je découvre que je me perds. Je me concentre sur des choses qui me sont extérieures au point d'oublier que c'est moi qui les pense, que c'est un processus actif. Je perds le contrôle. Je deviens victime de mon environnement. Quand j'interviens au milieu de mes pensées avec un I AM délibéré et plein de sens, ces pensées redeviennent soudainement mes pensées, non plus une sorte de réalité plus grande que moi dont je ferais partie; au contraire, elles font bien partie de moi.

Donc ce qui m'arrive et bien, c'est que je redeviens pleinement responsable de toutes ces choses qui me faisaient souffrir. Je vois qu'elles n'ont jamais cessé d'être miennes. Et il y a des choses horribles là-dedans. Ken Wilber parle de psychanalyse et de l'ombre, mais c'est plus simple que ça. Eckhart Tolle parle des souffrances du corps, mais c'est plus simple que ça. C'est juste ce que JE SUIS (I AM en anglais). Et il y a une vraie puissance à reprendre possession de ces choses, même les plus horribles. Elles causent des souffrances parce que je préfère ne pas les faire miennes et que je les projette sur le monde extérieur en me perdant dans mes pensées et en oubliant que je suis celui qui les pense. En reprendre possession me rend cette part de moi-même.

Je pense donc que le karma est essentiellement l'œuvre des parties de nous-mêmes que nous nions. Il y a des moments où nous oublions d'être présents pour éviter de nous confronter à nos parties les plus laides. Et j'ai l'intention de reprendre la responsabilité et la propriété de ces parties affreuses afin d'apprendre à les aimer de telle façon que mon karma soit « brûlé », ou plus honnêtement s'aligne avec ce que je suis destiné à être.

R1: Merci d'avoir partagé votre expérience. Je rappelle simplement que répéter le mantra est une technique facile et sans effort, certainement pas du style « à tout prix ». Quand nous réalisons que nous sommes partis dans des pensées, même s'il s'agit de pensées au sujet de ce qui se passe ou de ce qui est supposé se passer dans la méditation, nous revenons simplement au son mental intérieur du mantra, quelque soit le niveau de clarté ou de flou où nous en étions dans le mental. De là, nous perdons de nouveau le mantra, et quand nous le réalisons, nous revenons une fois de plus sans effort à ce niveau de vibration, et ainsi de suite. En agissant de cette façon, nous allons régulièrement plus en profondeur tout au long de notre séance. Le mantra est donc un véhicule très souple pour permettre à notre attention d'aller d'une prononciation mentale claire à une vibration très ténue et floue, à peine perceptible. De cette façon, le mantra et la manière spécifique dont nous l'utilisons nous emmènent profondément dans notre silence intérieur, qui est conscience de pure félicité au-delà de toute pensée.

De plus, nous ne méditons pas sur le sens du mot anglais I AM (N.d.T.: en français JE SUIS). Nous utilisons seulement le son. C'est comme si nous l'épelions différemment: AYAM, ce qui ne veut rien dire.

Il est correct d'analyser après la méditation, mais si vous analysez pendant la méditation, considérez cela simplement comme un autre flux de pensées et revenez doucement au mantra. C'est une procédure très simple. Si nous nous y tenons deux fois par jour, au bout de quelques semaines ou mois, nous remarquerons probablement des changements dans notre vie de tous les jours: plus de tranquillité intérieure, de paix, de créativité et d'énergie. Ce « silence intérieur immuable » que nous cultivons est à la base de l'illumination et de tout ce que nous discutons dans les leçons AYP.

Au début, il est fréquent de prendre le mantra pour un bélier qui va abattre le mur entre nous et notre illumination et qui va encourager nos stratégies mentales, quelles qu'elles puissent être. C'est ce que nous appelons parfois « l'étape maladroite ». Comme pour beaucoup de choses que nous faisons pour la première fois dans la vie, il faut un peu de temps pour s'habituer à la méditation et la pratique s'affine naturellement à mesure que l'on s'y installe. La vérité est que nous ne détruisons pas le mur. Avec la méditation profonde, nous devenons comme une vapeur très fine et nous le traversons. Nous n'avons donc rien à posséder que ce soit notre karma ou quoi que ce soit d'autre. A mesure que nous avançons avec la méditation profonde, en ajoutant des pratiques comme le samyama et l'enquête sur le Soi, notre indépendance par rapport à notre karma, nos pensées et notre ego devient de plus en plus claire. C'est la montée du témoin. Alors, nous pouvons naturellement pénétrer les pensées, les ressentis et les obstructions énergétiques sans avoir à les rejeter ou à en « prendre possession ».

En temps voulu, le mur (nos obstructions internes) est dissous de l'intérieur et la pure conscience de félicité fleurit naturellement, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Nous sommes Cela.

Q2 (2e pratiquant): Je comprends bien que le mantra disparaît pendant la pratique mais c'est le raffinement du mantra qui me pose problème. Ce raffinement est-il un processus qui va d'une prononciation mentale claire vers un son plus subtil, comme de passer d'une note grave à une note aigüe?

R2: Oui, pendant la méditation profonde, le mantra passe naturellement dans le mental d'une prononciation claire à un son subtil. Ce n'est pas une question de hauteur de note (grave ou aigüe), mais de degré de clarté. La hauteur de note peut se situer n'importe où que le mantra soit clair ou diffus. Ce n'est pas quelque chose que nous pouvons régler. Nous pouvons simplement le permettre. « Laisser faire » et non « contrôler ». Alors cela se diffuse dans notre vie quotidienne, rendant la vie plus harmonieuse et fluide. Nous pouvons ou non en remarquer immédiatement les effets dans notre vie quotidienne, mais ces effets sont là. Il n'y a pas à s'en soucier. Laissez juste les choses se faire. Plus nous permettons à ce raffinement naturel d'apparaître pendant la méditation profonde, plus nous lui permettrons d'exister dans la vie de tous les jours. C'est l'habitude de la montée du silence intérieur. Il y a une relation directe entre les deux.

Quand le mantra disparaît dans la pratique de la méditation profonde c'est une bonne chose. Quand nous réalisons que nous avons perdu le mantra nous y revenons doucement. Nos pensées peuvent être très claires. Dans ce cas, la prononciation du mantra sera claire. Ou nous pouvons être très flottants et flous. Dans ce cas, nous revenons doucement au mantra dans cet état de flottement diffus. Ou nous pouvons être dans le silence, dans la tranquillité, à peine conscients d'avoir perdu le mantra. Dans ce cas, nous pouvons favoriser le mantra comme s'il était le silence lui-même. Cela peut paraître paradoxal de favoriser quelque chose dans le rien. Mais c'est ce qui est. C'est tout ce que nous avons à faire: revenir au mantra quel que soit l'endroit où nous nous trouvons, plutôt que de forcer la prononciation pour être à un autre endroit, qu'il soit plus clair ou plus diffus. Laisser aller apporte généralement plus de flottement, de flou, mais pas toujours. La purification qui se passe dans notre système nerveux peut nous conduire n'importe où. Nous laissons simplement les choses se faire, quelles qu'elles soient et où qu'elles nous mènent et nous revenons doucement au mantra quel que soit l'endroit où nous nous trouvons. Nous n'avons rien de plus à faire.

Q3 (3e pratiquant): le mantra me fait beaucoup d'effet en ce moment. Il est comme un pot de miel qui attire les mouches et les guêpes: des rêves éveillés/des pensées complexes, insistantes, pressées. Mais ça m'est déjà arrivé et je pense que cela va passer. La question... et bien ce sont en fait deux questions.

Le mantra agit-il comme un aimant psychique, faisant sortir tout ce bric-à-brac de mon subconscient?

Deuxième question plus pertinente: j'ai abandonné toutes les autres pratiques hormis le samyama, tant que cette phase se poursuit. Ma pratique incluait le pranayama de la respiration spinale, la pompe cervicale, yoni mudra kumbhaka et le samyama cosmique et tout cela marchait bien. Pensez-vous que je devrais garder la respiration spinale comme un complément nécessaire à la méditation profonde?

R3: On dirait que vous avez eu un effet retard de toutes les pratiques que vous avez suivies précédemment. Cela pouvait paraître correct, mais beaucoup de choses se sont libérées en-dessous et un jour le barrage a sauté. C'est pourquoi nous ajoutons les pratiques l'une après l'autre, avec prudence, et nous leur donnons tout le temps nécessaire pour se stabiliser avant d'en ajouter de nouvelles (cela se compte au moins en mois, pas en jours ou en semaines). Ainsi nous savons quel est l'effet de chaque pratique sur une longue période et nous pouvons naviguer en conséquence.

Cela prendra un peu de temps pour se stabiliser, mais cela arrivera. Continuez d'adapter votre rythme et de vous enraciner aussi souvent que nécessaire. Gardez aussi à l'esprit que la bhakti et toute autre activité spirituelle peut aggraver une surcharge. Adapter son rythme ne s'applique pas qu'aux pratiques AYP.

Quant à comparer le mantra à un « aimant psychique », je ne pense pas que cette analogie soit juste, dans la mesure où nous allons de façon répétée au-delà du mantra et de toute pensée lors de la méditation profonde. Ce n'est ni le mantra ni une fonction externe (psychique) que nous cultivons. Le mantra est seulement un véhicule pour aller dans la tranquillité et un véhicule très efficace. En fait, c'est la montée du silence intérieur grâce au mantra qui desserre toutes choses.

Bien sûr, nous voudrions être libérés de nos obstructions internes, mais le rythme auquel nous le faisons est important: trop à la fois peut causer des retard pendant le temps nécessaire pour stabiliser les flots d'énergie en excès. La clé est de garder un équilibre entre nos pratiques et la vie quotidienne normale. Quand les deux sont dans un juste équilibre, si nous sommes pleinement actifs dans le monde, les progrès spirituels peuvent être très rapides.

Si la durée actuelle de la méditation profonde occasionne encore trop de purification, c'est correct de réduire de nouveau cette durée jusqu'à ce que les choses se stabilisent.

Dans certains cas, la respiration spinale peut apporter cette stabilisation. Vous ne le saurez pas tant que vous ne l'aurez pas essayé un peu, avant la méditation profonde. Reportez-vous à la leçon 69 pour plus de détails sur ce sujet.

Le gourou est en vous.

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