Leçon 406 - L'énigme de la kundalini
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De: Yogani
Date: 28 mai 2010

Aux nouveaux membres: il vous est recommandé de commencer les leçons au début, les leçons précédentes étant nécessaires à la compréhension de celle-ci. La première leçon s'intitule « le but de ces leçons » et porte le numéro 10.

Q: Je ne pratique pas encore AYP. Pendant un certain temps, je suis passé par un éveil de la kundalini avec quantité de symptômes déconcertants. Récemment, j'ai constaté des bourdonnements intenses dans les oreilles. Même s'il est certain que j'en ai déjà eu (la kundalini est active depuis des années), incluant des changements de fréquence, des problèmes dans l'oreille gauche et/ou l'oreille droite, et toutes sortes de phénomènes auditifs, ces derniers jours j'ai des sifflements aigus dans les oreilles qui ne s'arrêtent pas. Cela ne change pas. C'est là quand je dors, et quand je me réveille.

Pendant cette période (plus ou moins la semaine dernière), n'importe quelle pratique provoquait tellement de kundalini que j'étais totalement incapable de fonctionner de façon normale. Je suis certain que les bourdonnements passeront… cependant, pensez-vous que cela puisse être lié au chakra de la gorge ou à ajna chakra?

Je pose cette question car je pense que le bourdonnement est lié aux muscles des tempes, les points de chaque côté des yeux. Récemment, j'ai eu un massage de shiatsu (c'est un des moyens pour vraiment soulager la kundalini) et j'ai constaté grâce au massage qu'il y avait un dysfonctionnement des muscles et du prana dans ma tempe gauche.

Dès que ce "problème" a été résolu, le bourdonnement dans les oreilles a commencé. Dans cette période, j'ai également eu quelques migraines vraiment mauvaises (que j'avais seulement très occasionnellement). Quelle est la connexion entre les points des tempes et mes oreilles? Est-ce un problème d'ajna ou de vishuddhi.

J'ai très envie d'aller de l'avant de manière agressive à travers tout ce malaise pour arriver le plus vite possible à un nouveau niveau.

Toute information serait appréciée!

R: Les symptômes que vous décrivez passeront. Dans la leçon 69 vous pouvez trouver des mesures qui peuvent aider. Toutefois, le plus important est de déterminer quelle est votre pratique qui provoque ces problèmes. Si en premier lieu nous pratiquons avec sagesse, nous serons beaucoup moins susceptibles d'avoir de tels problèmes en retour. Il est donc suggéré de faire l'inventaire de vos pratiques, et de voir comment elles peuvent exacerber la situation. Si nous ne gérons pas nos pratiques et notre façon de vivre avec prudence, nous pouvons avoir de tels problèmes pendant longtemps. Ce n'est pas nécessaire, et ne favorise pas vraiment notre évolution spirituelle. Ce n'est certainement pas très efficace. Le temps que nous passons à récupérer d'en avoir trop fait est le temps que nous aurions pu consacrer à des pratiques équilibrées.

Mis à part les principes et les pratiques d'une bonne gestion de notre routine (self-pacing) discutés dans les leçons, nous n'avons pas beaucoup parlé des symptômes de la kundalini même si à travers les années il y en a eu des quantités. Mais ils pâlissent au regard de ce que nous pouvons trouver par une pratique équilibrée.

D'abord et avant tout, l'important a toujours été de cultiver le silence intérieur immuable dans la méditation profonde et le samyama. De cette façon, les aspects énergétiques trouvent leur accomplissement plus tôt que plus tard, et avec bien moins de perturbations, avec certainement bien moins d'angoisse.

Parfois les particularités des symptômes d'une kundalini intense peuvent demander notre attention au point de nous distraire de notre chemin spirituel. C'est d'une étrange ironie. Nous pouvons même avoir tendance à nous accrocher à de tels symptômes, car nous voulons savoir ce qui les cause, et nous pouvons penser que d'avoir davantage de symptômes énergétiques représente davantage de progrès. Ce n'est pas le cas. Mais cela peut tout consumer, particulièrement si le témoin (le silence intérieur) est encore peu présent. Nous pouvons alors nous trouver englué dans un style de vie envahi par la kundalini, que l'on peut aussi appeler l'énigme de la kundalini.

Peu importe sa durée, la période où ces symptômes se manifestent n'est qu'une étape transitoire, une période que nous voudrions porter à sa condition naturelle raffinée de félicité extatique pleine d'amour le plus rapidement possible. Dès ce moment nous pourrons nous consacrer au travail véritable de l'illumination, qui est l'effusion sans fin de l'amour divin. C'est la tranquillité en action, notre silence intérieur volant sur les ailes de la conductivité extatique venue à maturité et du rayonnement (la kundalini) pour le bénéfice de tous. C'est un état d'émergence de l'unité non duelle. Tant que nous ne serons pas capables de franchir cette transition relativement facilement dans le silence intérieur immuable, nous ferons bien de ne pas pousser trop loin les énergies de la kundalini.

Les énergies ne sont pas la source première de cet accomplissement. Le silence intérieur immuable l'est. La raison en est que la conscience de soi (la connaissance du Soi) ne peut jamais être trouvée à travers l'identification avec les objets de la perception. Elle ne peut être trouvée que dans la montée de la pure conscience de félicité et dans sa manifestation dans le monde ( comme étant le monde). La kundalini facilite ce processus, elle n'en est pas la cause sous-jacente.

Aussi, plutôt que de trop vous concentrer sur les symptômes (les manifestations de l'énergie), je vous suggère de chercher à avoir une routine de pratiques journalières et d'activités bien équilibrées, gérée avec sagesse. Il ne s'agit pas des symptômes, ou de comprendre le "paysage" physique, mental ou émotionnel. Il s'agit de favoriser une pratique fiable centrée sur la méditation sur le long terme. Cela raccourcira considérablement l'étape intermédiaire d'éveil de la kundalini, et permettra un parcours beaucoup plus paisible.

Tout cela étant dit, les symptômes que vous mentionnez sont liés à l'énergie qui s'accumule dans la gorge et dans la tête. Il y a des éléments dans AYP qui peuvent les adoucir, mais ils font partie de l'ensemble de notre pratique, et ne sont pas nécessairement par eux-mêmes des "pilules miracles" pour traiter de tel ou tel symptôme. C'est pour cette raison qu'en général j'offre en premier lieu un large éventail de pratiques. Les symptômes sont rarement résolus en se concentrant sur les symptômes proprement dits. Si nous mettons la pression à un endroit, le problème ressortira quelque part ailleurs, parfois avec encore plus de force. Des pratiques globales comme la méditation profonde et le pranayama de la respiration spinale seront donc bien plus efficaces, pour autant que nous n'exagérions pas au point de ne plus pouvoir pratiquer du tout.

Avec trop d'énergie dans la tête, les premières choses à faire sont de réduire toutes les pratiques susceptibles d'en être la cause et de chercher un équilibre dans l'activité de tous les jours. S'il est impossible d'identifier les pratiques provoquant ce déséquilibre, il peut être utile de cesser complétement de mettre son attention sur la spiritualité. Cela implique de rester actif sans plus rien faire dans le domaine spirituel pendant un temps.

Si vous voulez connaître ce que signifient exactement vos symptômes, ni moi, ni personne ne peut le dire avec certitude. Les symptômes de purification et d'ouverture pour chacun de nous sont tout aussi insondables que le karma qui est derrière. Nous pourrions parler toute la journée de ce que signifient telle ou telle sensation, du rôle des chakras, etc. A la fin, ce n'est pas des symptômes qu'il s'agit. Il s'agit de systématiquement dissoudre et transcender notre résistance à l'énergie intérieure, ce qui nous fait avancer vers une félicité extatique sans fin. Tel est bien le but des pratiques.

En ce qui concerne les mesures additionnelles qu'AYP peut offrir, la pompe cervicale est bonne pour équilibrer/intégrer l'énergie entre la tête et le reste du corps. Si nous méditons avec un mantra, la concentration au plexus solaire peut vraiment aider. Dans certaines circonstances, le bastrika ciblé peut aider, mais il faut être prudent, car il peut nous entrainer dans la direction opposée vers encore davantage d'énergie. Toutes ces choses se superposent aux pratiques AYP de base de la méditation profonde et du pranayama de la respiration spinale. Aucune des méthodes mentionnées, prise individuellement, ne garantit les mêmes résultats que si elle fait partie d'un ensemble.

Nous avons tous tendance à nous identifier à notre expérience, et cette identification peut perpétuer la situation. Apres tout, c'est avant tout l'identification de la conscience avec les pensées, les émotions et les sensations physiques qui nous enchaine. Toute pratique spirituelle a pour but de dénouer l'identification du Soi avec les objets de la perception, y compris avec les cas de kundalini en cours. Nous resterons dans cette situation tant que nous ne serons pas capables de voir plus loin dans la tranquillité. Ce n'est pas plus compliqué.

Pour défaire cette situation, la meilleure façon que je connaisse est de cultiver le silence intérieur immuable, suivie d'une approche intelligente de l'éveil de l'énergie extatique (les ailes de la tranquillité en action), du samyama (faire vivre la tranquillité vers l'extérieur), de la recherche du Soi (quand nous sommes capables de la faire dans la tranquillité), et ainsi de suite.

Ainsi si vous recherchez une approche progressive, vous avez ici ce qu'il vous faut. Mais cela ne peut se faire de façon fragmentée et/ou irrégulière. Il faut embrasser l'ensemble, et les méthodes conçues à cet effet à travers une pratique journalière sur une longue période de temps. Le long du chemin, les détails sont pris en charge par l'éveil de l'ensemble.

A partir de ma propre expérience, cela ne ferait pas gagner de temps d'agir agressivement pour atteindre un "nouveau niveau". Cela contredit ce que nous a appris notre culture, qu'il fallait forcer le passage à tout prix pour atteindre notre but. Mais cela ne s'applique pas à ce genre de situation. En yoga, vouloir aller de l'avant, tenter de "passer en force", en particulier quand l'énergie nous met au défi, nous conduira habituellement à encore plus de problèmes. Dans ce genre de situation, en faire moins c'est en faire plus. En apprenant à lâcher prise, les ouvertures se feront sans le stress et les épreuves causés par l'effort humain. Il y a un temps pour faire des efforts et un temps pour lâcher prise.

C'est votre choix, bien sûr. Je ne fais que partager quelques leçons durement gagnés. Ils sont nombreux dans la communauté AYP à être passés par ce genre de scénarios, et dans les écrits AYP vous trouverez souvent la phrase "en faire moins c'est en faire plus" (less is more). Nous avons tous besoin de nous en rappeler de temps en temps, spécialement quand la bhakti s'embrase et que nous sommes tout feu tout flamme pour la course finale. Cela ne fait pas partie du yoga. La course finale n'est pas du tout une course. Elle est un lâcher prise. Quand l'urgence et les symptômes ont atteint un niveau apparemment insupportable, c'est un signal clair qu'en faire moins en fera davantage, et que c'est le moment de ralentir et de lâcher prise. Vous pourriez être étonné du résultat.

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