Leçon 219 - De l'irritabilité dans l'activité
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De: Yogani
Date: Dimanche 18 juillet 2004

Aux nouveaux membres: il vous est recommandé de commencer les leçons au début, les leçons précédentes étant nécessaires à la compréhension de celle-ci. La première leçon s'intitule « le but de ces leçons » et porte le numéro 10.

Q: Je médite depuis de nombreuses années et j'ai essayé de nombreuses méthodes. Mon problème est le suivant: Je fais la respiration spinale, bhastrika et la respiration alternée, le tout avec les mudras et les bandhas appropriés. Ensuite je fais la pratique du mantra telle que décrite dans vos leçons. C'est ce que je préfère. Quand j'ai fini, mon mental est très clair et très calme. Très agréable. Cependant, alors que mon silence intérieur est encore plus ou moins intact, je découvre que je suis très intolérant et assez peu aimant. Je pense que mon mental préfère le calme intérieur à l'irritation normale que l'on peut rencontrer à la maison ou au travail. A vrai dire, cela a été source de conflits au travail. Cependant, j'ai remarqué que si ma méditation consiste à être attentif au mouvement du ventre à l'inspiration et à l'expiration, le résultat est que je suis calme et tolérant. J'aimerais mieux faire les pratiques que vous offrez plutôt que cette pratique bouddhiste. Je pense que le problème vient de ce que j'ai trop d'énergie dans la tête ce qui me rend intolérant. Quand mon ventre est l'objet de ma concentration, il s'agit d'une zone plus large et plus basse, de sorte que l'énergie accumulée semble être mieux répartie et plus équilibrée.

Bien sûr cela ne conduira jamais à la kundalini, etc.

Que me suggérez-vous??

R: Merci d'avoir écrit pour partager votre expérience. L'explication que vous donnez, trop d'énergie dans les centres supérieurs (au dessus du cœur), pour expliquer votre irritabilité dans l'activité de tous les jours est probablement la bonne. Mais, pourquoi en est-il ainsi?

Vous avez probablement mis en place trop de pratiques, trop rapidement, ce qui fait qu'il se produit plus de purification que vous ne pouvez confortablement en intégrer pendant votre activité. Même avec une longue expérience de la méditation et du yoga, n'importe qui peut en faire trop en ajoutant ou en réorganisant ses pratiques trop souvent et/ou en accroissant soudainement sa durée globale de pratique. S'il y a une sensibilité particulière du système nerveux, telle que celle dont nous avons parlé dans la dernière leçon (leçon #218), cela peut entraîner un inconfort ultérieur. Le silence intérieur peut très bien être là en même temps que l'inconfort. Le sentiment de paix engendré par le silence intérieur (le témoin) est une bonne chose, bien sûr. Dans les débuts, lorsque le silence intérieur s'établit, il y aura un contraste avec l'activité extérieure, et on peut avoir une impression de conflit entre notre paix intérieure et les difficultés de la vie, comme vous le faites remarquer. Mais ce n'est qu'une impression. Il n'y a pas réellement de conflit, c'est seulement la friction inconfortable provoquée par une quantité trop grande d'énergie qui monte comme des bulles vers la surface, à travers notre système nerveux qui n'est pas encore assez purifié pour accueillir cet afflux. Ce n'est pas causé par le silence intérieur ou par quelque conflit avec lui. C'est causé par la trop grande quantité d'énergie mise en mouvement, ce qui se trouve du côté de Shakti. Comme vous le savez, le silence intérieur est du côté de Shiva. La solution consiste à réguler les pratiques de façon à ce que nos énergies intérieures puissent s'intégrer et s'équilibrer confortablement dans notre vie quotidienne. Si nous adoptons le point de vue selon lequel notre salut ne peut se trouver que dans notre silence intérieur, et non dans les remous du monde, alors nous manquerons l'opportunité d'accéder aux niveaux les plus élevés de l'illumination. Pour éviter cela, il faut une intégration complète du silence intérieur avec le flot de l'énergie dans tous les domaines de la vie. Quand cela est accompli au moyen d'un mélange équilibré des pratiques et de l'activité, alors nous connaissons l'union complète de la conscience de félicité silencieuse et de l'énergie extatique coulant partout, c'est la libération dans ce monde. Tout devient l'Un, cet Un que nous sommes. Qu'est-ce qui peut alors nous déstabiliser? Alors, tout en souriant, nous serons dans la meilleure position possible pour tenir ferme dans ce monde sur les choses qui sont importantes pour nous.

La pratique de la respiration consciente dans le ventre dont vous parlez peut apporter du soulagement, mais je ne sais pas les progrès que l'on peut faire avec elle sur le long terme. Elle a ses propres limitations, comme vous le faites remarquer. Elle peut aussi faire "doublon" avec la pratique du pranayama et de la méditation si vous pratiquez les mêmes jours la méditation profonde et la respiration spinale. Faire doublon signifie davantage de purification en faisant des pratiques similaires le même jour, ce qui peut engendrer un excès d'écoulement d'énergie à l'intérieur. Cela peut ne pas apparaître de façon évidente pendant que nous faisons les pratiques elles-mêmes.

Donc, quelle solution? Tout d'abord, je vous suggère de chercher ce qui fait quoi, en commençant par la pratique fondamentale de la méditation profonde. Si vous ne l'avez pas déjà fait, essayez de revenir simplement à une pratique de la méditation seule pendant quinze à vingt minutes deux fois par jour, et rien d'autre, et voyez si cela amène plus de stabilité dans l'activité quotidienne. Assurez-vous bien de prendre au moins cinq minutes de repos en sortant de méditation. Rien que de sortir trop vite peut causer beaucoup d'irritabilités pendant la journée. Si cette routine toute simple donne de bons résultats dans la journée, alors vous saurez que vous en faisiez trop avec vos pratiques précédentes. Ensuite, il s'agit d'arriver à maintenir cette stabilité et, si vous le désirez, d'ajouter les pratiques, une à une, en stabilisant chaque nouveau niveau dans l'activité avant d'en rajouter une autre. Gardez à l'esprit qu'avec la plupart des pratiques il y a un décalage dans le temps avant que les effets énergétiques ne se fassent sentir, cela prend donc un mois ou deux pour stabiliser une pratique avant qu'il ne soit indiqué d'en rajouter une autre.

Si la pratique de quinze à vingt minutes de méditation seule suivie d'un repos suffisant continue à vous créer de l'irritation pendant la journée, alors vous saurez que vous avez une sensibilité, temporaire ou établie, dans votre système nerveux. Vous pouvez alors essayer de réduire le temps de méditation, et accroître la période de repos qui suit, jusqu'à ce que votre activité dans votre vie de tous les jours se passe en douceur. Ajouter cinq à dix minutes de respiration spinale avant la méditation peut aider à stabiliser les énergies. Une petite série d'asanas (cinq à dix minutes) avant de faire vos pratiques assises peut aussi aider à stabiliser les choses. Il est possible qu'il vous faille essayer plusieurs combinaisons avant de trouver celle qui fonctionne pour vous (voyez les leçons #160 et #200). N'ajoutez pas les mudras, les bandhas, siddhasana, kumbhaka etc. avant d'avoir établi une plateforme de pratiques stable qui ne vous procure aucun désagrément pendant la journée. Toutes les pratiques additionnelles font monter la pression, vous savez. Une fois établie une plateforme stable, alors vous pourrez ajouter les choses l'une après l'autre, en vous stabilisant dans chacune d'elle avant d'ajouter la suivante.

Je sais bien que tout cela paraît très ennuyeux et demande du temps, en particulier si vous êtes déjà avancé et désireux d'aller de l'avant. Mais il n'y a vraiment pas d'autres moyens pour construire une pratique stable qui nous donnera dans l'activité la félicité extatique que nous méritons. Si nous faisons l'expérience de l'instabilité, il nous faut revenir à un niveau stable de pratique. Cela peut se produire chez des pratiquants avancés aussi souvent que chez des débutants. En fait, il est extrêmement courant que des ajustements soient nécessaires au fur et à mesure que nous progressons dans des domaines plus raffinés de pratique et d'expérience. Nous pouvons progresser tranquillement avec tout qui va bien, et tout d'un coup un gros relâchement (voire même toute une série) en profondeur nous fait retourner à un niveau de pratique réduit pendant quelques jours, quelques semaines voire quelques mois. Cela peut arriver à tout le monde. Cela fait partie du voyage. Il est important de reconnaître que de temps en temps nous aurons à négocier des virages serrés sur la route et que nous devrons enlever le pied de l'accélérateur temporairement sous peine de déraper ou même d'avoir un accident. C'est ainsi. Une fois que nous connaissons les techniques avancées, la façon dont nous voyagerons plus ou moins facilement vers l'illumination dépend entièrement d'une bonne gestion de notre pratique.

Je vous souhaite de réussir dans votre cheminement spirituel.

Le gourou est en vous

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